Génocide au Rwanda
Tue Apr 27, 2010 4:46 pm
À la suite du visionnement du film "J'ai serré la main du Diable", quel(s) est/sont :
- la définition du génocide (officiel, jurique) ?
- la ou les cause(s) ?
- Comme se termine-t-elle ?
- Pouquoi les tutsis veulent retourner au pays ?
- Quel est le rôle des Américains ?
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Re: Génocide au Rwanda
Tue Apr 27, 2010 4:51 pm
Un génocide est l'extermination physique, intentionnelle, systématique et programmée d'un groupe ou d'une partie d'un groupe en raison de ses origines ethniques, religieuses ou sociales.
- Spoiler:
- Le génocide au Rwanda est un génocide qui eut lieu du 6 avril au 4 juillet 1994 au Rwanda, un pays d'Afrique de l'Est. Il fut commis dans le cadre d'une guerre civile opposant le gouvernement rwandais, constitué de Hutus, au Front patriotique rwandais (FPR), accusé par les autorités d'être essentiellement « tutsi ». Le 1er octobre 1990, des Rwandais exilés et regroupés au sein du FPR décidèrent de revenir au pays à partir de l'Ouganda, et de prendre le pouvoir par les armes. En réponse, les autorités rwandaises menèrent une double stratégie[réf. nécessaire] : se défendre avec l'armée contre l'agression militaire du FPR et « liquider » tous les Tutsi de l'intérieur du Rwanda. Les autorités rwandaises perdirent la guerre civile au profit du FPR mais atteignirent par contre leur objectif génocidaire contre les Tutsi.
L'ONU estime que quelque 800 000 Rwandais, en majorité Tutsi, ont trouvé la mort durant ces trois mois. Ceux qui parmi les Hutu se sont montrés solidaires des Tutsi ont été tués comme traîtres à la cause hutu. D'une durée de cent jours, ce fut le génocide le plus rapide de l'histoire et celui de plus grande ampleur en termes de nombre de morts par jour. Mais il convient de souligner qu'un génocide n'est pas qualifié comme tel en raison du nombre de morts, mais sur une analyse juridique de critères définis à l'époque par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948 de l'ONU. Cette convention définit qu'un génocide est commis dans l'intention de détruire, tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux comme tel.
La discrimination rwandaise entre Hutu et Tutsi, qui a atteint un point culminant en 1994, s'est construite dans un processus historique complexe entre la réalité de la population du Rwanda et la façon dont les colonisateurs d'une part, et les divers Rwandais d'autre part, l'ont perçue et expliquée. Dans cette Histoire du Rwanda se sont surajoutés de façon déterminante les avantages politiques successifs que ces divers acteurs ont cru pouvoir tirer de cette discrimination, de 1894 (date des premiers contacts entre des Européens et le roi issu des Tutsi du Rwanda) à 1962 (date de l'indépendance du Rwanda), puis jusqu'en 1994 (période dominée par des Républiques dites hutu).
Les origines de la division ethnique
Au début du XXe siècle, les colonisateurs belges, dans le sillage des préoccupations ethnologiques de l'époque, croient percevoir une supériorité génétique des Tutsi sur des bases raciales et morphologiques. Selon eux, les Tutsi se distingueraient par leur intelligence et la finesse de leurs traits contrairement aux Hutu, qu'ils considèrent comme inférieurs. Ils en déduisent que ces « nègres blancs » auraient une ascendance plus proche des Européens et viendraient d'ailleurs. Les Belges qui héritèrent de cette colonie après la Première Guerre mondiale décident de se reposer sur les Tutsi pour leur administration coloniale, même dans le nord-ouest du Rwanda où régnait une monarchie dominée par des agriculteurs hutu, plus ou moins soumise à la dynastie royale d'éleveurs tutsi du reste du Rwanda.
Les Tutsi auront donc seuls accès aux études et à la gouvernance (à l'exception du séminaire, qui sera ensuite accessible aussi aux Hutu) tandis que les Hutu et la petite composante des artisans Twa sont cantonnés aux activités subalternes habituelles d'une population africaine.
En 1931, une carte d'identité ethnique est mise en place par l'administration belge, indiquant le groupe auquel appartient le citoyen : tutsi, hutu ou twa.
La carte d'identité ethnique et la prétendue origine extérieure des Tutsi joueront un rôle essentiel à partir de 1959 pour discriminer les Tutsi et justifier leur élimination du pays.
Les articles de la série génocide au Rwanda permettent de mieux cerner l'autorité initiale de la monarchie tutsi qui régnait sur le pays au moment de l'arrivée des colonisateurs allemands, puis la façon dont leurs successeurs belges ont figé la structure de la société rwandaise en l'organisant sur des rapports hiérarchiques raciaux évoqués ci-dessus. Au moment de l'indépendance, un renversement d'alliance s'opère contre les Tutsi entre les colonisateurs et les Hutu. Ce contexte explique l'animosité entre Hutu et Tutsi, mais l'existence du terme « ethnie » pour qualifier les deux composantes est dénoncée par certains ethnologues comme une construction historique (voir Ethnisme au Rwanda). L'exil d'une partie des Tutsi vers les pays limitrophes en plusieurs vagues à partir de 1959 et leur désir de retour seront la source de la guerre civile qui éclatera en octobre 1990.
Le Manifeste des Bahutu rédigé en 1957 par Grégoire Kayibanda, secrétaire particulier de Monseigneur Perraudin, est considéré comme le texte fondateur de la politique ethniste qui marquera les premières décennies du Rwanda indépendant. Les Hutu créent leur propre parti politique en 1959 : le Parmehutu, pour la promotion du peuple hutu. Les Tutsi sont poursuivis, des assassinats et des massacres sporadiques ont lieu, des maisons sont incendiées et les Tutsi fuient par milliers en Ouganda, au Burundi et au Congo-Kinshasa.
Au cours des années soixante plusieurs tentatives peu organisées de retour armé des exilés sont repoussées par le Rwanda et toujours ponctuées par des massacres de Tutsi restés au pays. Le premier massacre important des Tutsi au Rwanda a lieu en décembre 1963. Entre 8 000 et 12 000 hommes, femmes et enfants sont massacrés. Le journal Le Monde évoque un génocide (édition du 4 février 1964) et Radio Vatican parle à ce moment-là du plus « terrible génocide jamais perpétré depuis celui des Juifs ». En 1972 au Burundi voisin, un très important massacre de masse des Hutu burundais par l'armée burundaise à majorité tutsi fait, selon les Hutu, environ 200 000 morts. Ce massacre impressionna vivement les Hutu rwandais. Le pouvoir du président Grégoire Kayibanda s'affaiblissait et en 1973, il tente de réactiver l'unité politique du Rwanda contre la menace tutsi. Les élèves et professeurs tutsi sont exclus des collèges rwandais. Des massacres ont lieu dans des établissements scolaires. Une nouvelle vague d'exil des Tutsi s'ensuit et Juvénal Habyarimana prend le pouvoir à la suite d'un coup d'État en juillet 1973.
Juvénal Habyarimana joue très habilement la carte de l'apaisement pour séduire les capitales européennes et notamment la France qui lui fournit un avion et un équipage dès 1974 et avec qui il passe des accords de coopération militaire pour la formation de la gendarmerie en 1975. Jusqu'à la fin des années 1980, le quota administratif qui limite l'accès des Tutsi aux services administratifs est cependant renforcé, mais certains hommes d'affaire tutsi bénéficient d'une certaine libéralité dans la mesure où le régime a besoin d'eux. Toutefois les assassinats sporadiques de Tutsi restent toujours impunis et cette impunité devient un passe droit dans l'esprit de la population.
Autres causes évoquées : Des sociologues et des journalistes avaient insisté sur la grave crise foncière, due à la surpopulation, que traversaient le Rwanda et le Burundi depuis de nombreuses années. Cette crise foncière dans des pays où la majorité de la population tire sa subsistance des produits de la terre aurait progressivement fait éclater les structures sociales et aurait transformé la région en une poudrière où n'importe quel évènement pouvait provoquer une explosion de violence contre le premier bouc émissaire venu. Ces causes, qui ont sans doute joué leur rôle sont à relativiser car aujourd'hui le problème foncier est tout aussi aigu et tend à s'accentuer, la population actuelle dépassant en nombre celle de 1994.
- Chocolate
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Date d'inscription : 2010-02-14
Re: Génocide au Rwanda
Tue Apr 27, 2010 4:55 pm
* la définition du génocide (officiel, jurique) ?
(voir en haut)
* la ou les cause(s) ?
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* Comme se termine-t-elle ?
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* Pouquoi les tutsis veulent retourner au pays ?
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* Quel est le rôle des Américains ?
Ils s'assoient et regarde.
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* la ou les cause(s) ?
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* Comme se termine-t-elle ?
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* Pouquoi les tutsis veulent retourner au pays ?
(voir en haut)
* Quel est le rôle des Américains ?
Ils s'assoient et regarde.
- shadow
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Date d'inscription : 2007-10-25
Re: Génocide au Rwanda
Tue Apr 27, 2010 5:06 pm
Définition juridique: [...] un crime collectif planifié [...] où les victimes partie d'un "groupe national, ethnique, racial ou religieux" [...] sont sont tués ou persécutés pour leur appartenance à ce groupe.
- Spoiler:
- Génocide. Le mot "génocide" a été créé en 1944 par Raphael Lemkin, professeur de droit international à l'université de Yale, "pour définir les pratiques de guerre de l'Allemagne nazie". Il désigne "la destruction d'une nation ou d'un groupe ethnique". Le mot combine le terme grec genos (qui signifie origine ou espèce) et le suffixe latin cide (provenant de caedere, tuer).
Le terme de génocide désigne tout acte commis dans l'intention de détruire méthodiquement un "groupe national, ethnique, racial ou religieux". L'extermination des Juifs par les Nazis est un génocide. On emploie aussi actuellement dans certains cas l'expression "épuration ethnique". Commis en temps de guerre, le génocide est un crime de guerre.
[...]
Mais, le 11 décembre 1946, l'Assemblée générale des Nations unies, qui confirme les principes du droit de Nuremberg, donne une première définition du génocide: "Le génocide est le refus du droit à l'existence de groupes humains entiers de même que l'homicide est le refus du droit à l'existence à un individu: un tel refus bouleverse la conscience humaine, inflige de grandes pertes à l'humanité qui se trouve ainsi privée des apports culturels ou autres de ces groupes, et est contraire à la loi morale ainsi qu'à l'esprit et aux fins des Nations unies La répression du crime de génocide est une affaire d'intérêt international".
Le 9 décembre 1948, l'Assemblée générale des Nations unies approuve à l'unanimité le texte de la "Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide", qui fait entrer le terme "génocide" dans le vocabulaire du droit international. Entrée en vigueur en 1951 et révisée en 1985, la Convention, déclare dans son article premier que "les parties contractantes confirment que le génocide, qu'il soit commis en temps de paix ou en temps de guerre, est un crime du droit des gens, qu'elles s'engagent à prévenir et à punir".
Trois grandes conditions, définies à l'article 2, sont nécessaires à son identification :
1 / les victimes font partie d'un "groupe national, ethnique, racial ou religieux". Sont donc exclus les groupes politiques, économiques ou culturels - comme les victimes des Khmers rouges au Cambodge, par exemple;
2 / les membres de ce groupe sont tués ou persécutés pour leur appartenance à ce groupe, quels que soient les moyens mis en uvre pour atteindre ce but;
3 / le génocide est un crime collectif planifié, commis par les détenteurs du pouvoir de l'Etat, en leur nom ou avec leur consentement exprès ou tacite.
http://www.aidh.org/Racisme/G_1.htm
- FeverFox³
- Messages : 16
Date d'inscription : 2010-04-27
Re: Génocide au Rwanda
Tue Apr 27, 2010 5:19 pm
Quel est le rôle des Américains ?
http://pagesperso-orange.fr/marc.oberle/genocide-rwanda.html
http://pagesperso-orange.fr/marc.oberle/genocide-rwanda.html
- Spoiler:
- Les USA ont eux aussi fait preuve de confusion et de lenteur, mais ont été moins inefficaces que d’autres peut-être… [Fance, Belgique] Des hommes politiques ont fait des déclarations publiques pour condamner les massacres. Plus de 50 millions de dollars ont été attribués pour aider les réfugiés. Des efforts ont été mis en oeuvre pour interrompre les attaques. Il aurait fallu bien plus encore, mais au moins on ne peut leur reprocher de n’avoir pas participé à l’effort de paix.
- Spoiler:
- Prior to the war, the U.S. government had aligned itself with Tutsi interests, in turn raising Hutu concerns about potential U.S. support to the opposition. Paul Kagame, a Tutsi officer in exile in Uganda who had co-founded the Rwandese Patriotic Front (RPF) in 1986 and was in open conflict with the incumbent Rwandan government, was invited to receive military training at Fort Leavenworth, Kansas, home of the Command and General Staff College. In October 1990, while Kagame was at Fort Leavenworth, the RPF started an invasion of Rwanda. Only two days into the invasion, his close friend and RPF co-founder Fred Rwigema was killed, upon which the U.S. arranged the return of Kagame to Uganda from where he became the military commander of the RPF. An article in the Washington Post of August 16, 1997, authored by its Southern African bureau chief Lynne Duke, indicates that the connection continued as RPF elements received counterinsurgency and combat training from U.S. Special Forces.
In January 1994 NSC member Richard Clark developed formal US peacekeeping doctrine, Presidential Decision Directive 25 (PDD-25).
There were no U.S. troops officially in Rwanda at the onset of the genocide. A National Security Archive report points out five ways in which decisions made by the U.S. government contributed to the slow U.S. and worldwide response to the genocide:
1. The U.S. lobbied the U.N. for a total withdrawal of U.N. (UNAMIR) forces in Rwanda in April 1994;
2. Secretary of State Warren Christopher did not authorize officials to use the term "genocide" until May 21, and even then, U.S. officials waited another three weeks before using the term in public;
3. Bureaucratic infighting slowed the U.S. response to the genocide in general;
4. The U.S. refused to jam extremist radio broadcasts inciting the killing, citing costs and concern with international law;
5. U.S. officials knew exactly who was leading the genocide, and actually spoke with those leaders to urge an end to the violence but did not follow up with concrete action.
- Spoiler:
- En 1998, le président américain Bill Clinton présente ses excuses pour ne pas avoir répondu aux appels à l'aide du Rwanda, et Kofi Annan, secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix lors du génocide, exprime ses regrets.
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